18 juin 2010

Une simple question de vie ou de mort

De vie ou de mort ~ 000

8. Qu’est-ce que la mort ?

La mort est le rêve central dont découlent toutes les illusions. N’est-ce pas folie de penser à la vie comme à naître, vieillir, perdre sa vitalité et mourir à la fin? Nous avons déjà posé cette question, mais nous avons maintenant besoin de la considérer plus soigneusement. C’est la croyance du monde, fixe et inchangeable, que toutes choses en lui ne naissent que pour mourir. Cela est considéré comme «la voie de la nature », qui ne doit pas être remise en question mais acceptée comme loi « naturelle » de la vie. Le cyclique, le changeant et l’incertain; le non-fiable et le non-stable, qui croît et décroît d’une certaine façon sur une certaine route : tout cela est pris pour la Volonté de Dieu. Et nul ne demande si un Créateur bénin pourrait vouloir cela.

Dans cette perception de l’univers tel que Dieu l’a créé, il serait impossible de Le considérer comme aimant. Car qui a décrété que toutes choses passent, finissent en poussière, déception et désespoir, ne peut qu’être craint. Il tient ta petite vie dans sa main, par un fil qu’il est prêt à couper sans regret ni souci, peut-être aujourd’hui. Ou s’il attend, la fin n’en est pas moins certaine. Qui aime un tel dieu ne connaît rien de l’amour, parce qu’il a nié que la vie est réelle. La mort est devenue le symbole de la vie. Son monde est maintenant un champ de bataille, où règne la contradiction et où les opposés se livrent une guerre sans fin. Là où est la mort, la paix est impossible.

La mort est le symbole de la peur de Dieu. Son Amour est effacé dans cette idée, qui le soustrait à la conscience comme un bouclier levé pour obscurcir le soleil. Le caractère sinistre du symbole suffit à montrer qu’il ne peut pas coexister avec Dieu. Il présente une image du Fils de Dieu dans laquelle celui-ci «repose en paix» dans les bras de la dévastation, où des vers attendent de l’accueillir pour subsister un petit moment par sa destruction. Or les vers aussi sont condamnés à être détruits aussi certainement. Ainsi toutes choses vivent à cause de la mort. Dévorer est la «loi naturelle de la vie». Dieu est insane et seule la peur est réelle.

La curieuse croyance qu’une partie des choses qui meurent peut continuer à part de ce qui va mourir, ne proclame pas un Dieu aimant ni ne rétablit aucune base pour la confiance. Si la mort est réelle pour quoi que ce soit, il n’y a pas de vie. La mort nie la vie. Mais s’il y a une réalité dans la vie, la mort est niée. Là-dessus il n’y a pas de compromis possible. Il y a soit un dieu de peur, soit un Dieu d’Amour. Le monde tente mille compromis et il en tentera mille autres. Aucun ne peut être acceptable pour les enseignants de Dieu, parce qu’aucun ne pourrait être acceptable pour Dieu. Il n’a pas fait la mort parce qu’il n’a pas fait la peur. Les deux sont également in-signifiantes pour Lui.

La « réalité » de la mort est fermement ancrée dans la croyance que le Fils de Dieu est un corps. Si Dieu créait des corps, la mort serait certes réelle. Mais Dieu ne serait pas aimant. Nulle part ailleurs le contraste entre la perception du monde réel et celle du monde des illusions ne devient plus nettement évident. La mort est certes la mort de Dieu, s’il est Amour. Et maintenant Sa Propre création doit avoir peur de Lui. Il n’est pas Père mais destructeur. Il n’est pas Créateur mais vengeur. Ses Pensées sont terribles et Son image effrayante. Contempler Ses créations, c’est mourir.

« Et le dernier qui sera vaincu, c’est la mort. » Bien sûr ! Sans l’idée de la mort, il n’y a pas de monde. Tous les rêves finiront avec celui-là. C’est le but final du salut, la fin de toutes les illusions. Et dans la mort naissent toutes les illusions. Qu’est-ce qui peut naître de la mort et pourtant vivre? Mais qu’est-ce qui est né de Dieu et peut pourtant mourir? Les incohérences, les compromis et les rituels que le monde encourage dans ses vaines tentatives pour s’agripper à la mort tout en pensant que l’amour est réel, sont magie sans esprit, inefficace et in-signifiante. Dieu est, et en Lui toutes choses créées doivent être éternelles. Ne vois-tu pas qu’autrement Il a un opposé, et que la peur serait aussi réelle que l’amour?

Enseignant de Dieu, ta seule tâche pourrait s’énoncer ainsi : N’accepte aucun compromis dans lequel la mort a une part. Ne crois pas en la cruauté, et ne laisse pas l’attaque te dissimuler la vérité. Ce qui semble mourir a seulement été malperçu et porté à l’illusion. Maintenant ta tâche devient de laisser l’illusion être portée à la vérité. Sois ferme sur ceci seulement : ne soit pas trompé par la «réalité» de toute forme changeante. La vérité ni ne bouge ni ne vacille ni ne sombre dans la mort et la dissolution. Et qu’est-ce que la fin de la mort? Rien que ceci : la prise de conscience que le Fils de Dieu est non coupable maintenant et à jamais. Rien que cela. Mais ne te laisse pas oublier que ce n’est pas moins que cela.

Manuel pour enseignants (M.27)

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